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Avec le canon d'un flingue entre les dents, on ne prononce que les voyelles ▬ Ricci

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Avec le canon d'un flingue entre les dents, on ne prononce que les voyelles ▬ Ricci Vide
MessageSujet: Avec le canon d'un flingue entre les dents, on ne prononce que les voyelles ▬ Ricci Avec le canon d'un flingue entre les dents, on ne prononce que les voyelles ▬ Ricci EmptyDim 21 Nov - 2:49

Avec le canon d'un flingue entre les dents, on ne prononce que les voyelles ▬ Ricci 491010
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Galeazzo, Abigail Ricci
Le vrai vagabond ne repasse jamais deux fois par le même endroit. ▬ Paul Nougé


Ton nom est Ricci. Galeazzo, Abigail Ricci. Il est le reflet de l'art qu'est ta lignée, preuve que tu viens bien de quelque part, que tu n'es pas issu de rien, du néant, du poison de l'existence, cette chienne de vie, comme tu as toujours cherché à t'en persuader. On t'appelle aussi "Le Vagabond", sans équivoque. Ton âge ? Tu ne sais pas, tu ne sais plus. Qu'est-ce qu'on s'en fout, d'abord. Ça change tous les ans, après tout. Approximativement ? Disons 720 ans. Quel chiffre propre et rond, comme tu l'exècres. Mais ça ne fait rien, tu ne le fais pas, de toute façon, il ne te correspond ; tu n'as pas d'âge, toi, tu n'as pas de visage, et tu disparais. Que tu es beau.

Ta date de naissance ? Tu l'as oubliée. Un matin d'hiver d'il y a très longtemps, peut-être, une nuit d'automne, ou alors, dans le crépuscule de l'été, à la fleur du printemps ; tu es né un peu tout le temps et jamais à la fois. Comme si tu en savais l'heure. Comme si ça t'intéressait. Et alors ? Ils sont des millions, chaque jour, à naître un peu ici, un peu là, un peu comme toi, un peu normal. Tu te souviens seulement d'être issu de la sève d'Italie, à Palerme, en Sicile, ces terres arides, ces contrées jaunes et nues, parfois luxuriantes et vaporeuses – tu en as le teint hâlé et le délicieux accent, quelle que ce soit la langue dans laquelle tu t'exprimes. Des origines grecques se mêlent également à ta peau terre de sienne, et c'est du véritable sang chaud de méditerranéen qui coule dans tes veines.

Des frères, des sœurs ? Tu ne crois pas ; tu ne te souviens pas. Dans ta tête, tu as toujours été seul, rat crevé, personne d'autre que toi à aimer. Une mère, un père ? Forcément. Mais leur visage se confond entre les ombres, leur nom n'est que le bruit de fond, un vague murmure soufflé par le vent des souvenirs. Un chat, un chien ? Aha. Pourquoi faire ? Ça pue, c'est chiant et ça vous bouffe tout votre temps. Des gosses ? Sûrement pas. Limite, tu préfères le chien : c'est pareil ; mais au moins, ça crève au bout de 14 ans.

Pas d'épouse ni de petite amie. Tu ne t'encombres pas d'un tel fardeau. Juste une amante, une délicieuse petite amante bien blonde, bien française, bien douce, jeune sylphide légère, aérienne ; et tu te hais de l'aimer ainsi, de t'être laissé reconvertir au végétarisme. Car qu'es-tu, au fond ? à part un solitaire ? Misanthrope. Revêche et mesquin. Sans foi ni loi. Impassible. J'm'en-foutiste. Ennuyé de tout, sardonique. Suceur de sang. Vampire.

Reste ton activité professionnelle. Un bien grand mot. Vagabond, funky et pute ? Hum. Un truc dans le genre.




Charly ou M. Pikiploc dans le monde du net, on m'appelle. 16 ans, actuellement j'ai. Et parler en yoda, j'aime. Si tu veux savoir qui est ma célébrité sur l'avatar, eh bien c'est Ben Barnes. Et sur le forum, tu pourras me voir 8j/7 5j/7 (Avec ces putain d'études. Et ma retraite qui sera reculée de 2 ans). Et voilà, je pense avoir terminé avec ma présentation.



Dernière édition par Galeazzo A. Ricci le Lun 22 Nov - 9:08, édité 2 fois
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Avec le canon d'un flingue entre les dents, on ne prononce que les voyelles ▬ Ricci Vide
MessageSujet: Re: Avec le canon d'un flingue entre les dents, on ne prononce que les voyelles ▬ Ricci Avec le canon d'un flingue entre les dents, on ne prononce que les voyelles ▬ Ricci EmptyDim 21 Nov - 2:53



Avec le canon d'un flingue entre les dents, on ne prononce que les voyelles ▬ Ricci Stock510
© sour!yesterday
« Le Paradis, c'est ma mère qui m'en a parlé.
Elle m'a dit qu'il existe un endroit où il n'y a que des nuages, des tonnes de nuages au-dessus de nos têtes et à perte vue, qui n'arrêtent pas d'affluer vers nous puis de repartir, telles des vagues exsangues. Immaculé. Comme si tout y était mort. Un jour, je lui ai demandé pourquoi tel endroit n'était pas visible sur une carte, pourquoi on ne pouvait y accéder si librement. Elle m'a répondu que le Paradis était la création de Dieu, qu'il n'y avait ni crime ni hostilité, seulement la paix et la tolérance.

C'est là que j'ai cessé de la croire. »


Qui sommes-nous, sinon les histoires qu'on transmet ?
Que reste-t-il de nous, si personne ne transmet nos propres mémoires ? Qui saura que nous avons existé ? Que restera-t-il de nous ? Rien, sinon ces émailles du passé se confondant aisément dans la foule, comme la pièce manquante qui prendrait sa place dans le puzzle – tac !
Nous n'existons plus, pour personne ; nous ne sommes plus rien, même pour nous-mêmes. Et nous vivons, avec la certitude de mourir un jour, sans se soucier de transmettre chacun notre histoire – qui sommes-nous pour prétendre que notre souvenir vivra éternellement, que nous aurons existé pour quelqu'un, et que cette existence perdurera toujours ?
Si nous ne sommes personne aux yeux du monde, nous sommes le monde aux yeux de quelqu'un.

Si seulement elle n'avait pas été le monde à tes yeux, si seulement son souvenir ne devrait pas perdurer éternellement parce que tu te rappelles, et que tu es immortel. Hein ? Hein, Ricci ?

« Riposate in pace pinseremu sempre a voi. »

As-tu perdu la raison ? Qui es-tu, sinon ce souvenir pour lequel tu vis ?

Rien. Ou pas grand-chose. Tu n'es qu'un amalgame de choses humaines, un tas d'os, de muscles et de sang, ces bustes qu'on voit étalés dans les vitrines des magasins et qu'on habille comme des poupées, ces personnages en plomb au visage arraché, à la chair mise à vif, torse béant, auxquels on arrache les poumons, les tripes, le cœur pour y découvrir des numéros, 1, 2b, 8, organisme bien organisé comme une marelle de chair et de sang qui demeurent dans des salles de sciences et tombent en poussière, corps et organes délavés par le temps et la lumière, dotés de quelques cils, quelques couilles, quelques bras en plus, pourquoi pas. Ta peau expire une fumée légère et blanchâtre – ah oui... clope. Putain d'addiction. C'est ton cœur, qui pourrit dans ta poitrine, et toi, qui recraches ces relents putrescibles comme l'oxygène devient l'azote.

Tu es la foudre et la poussière, le strass et la lumière des ombres. Cette silhouette parmi la foule, jamais de face, jamais de profil, toujours de dos – toujours une ombre, jamais un éclat. Tu es celui qu'on voit en noir et blanc sur les photos, flou sur les bandes-films et affaissé dans le fond du métro. Un peu hâlé, un peu solitaire, un peu mélancolique. Juste le type qui s'exprime avec son délicieux accent méditerranéen, et ces yeux qui semblent avoir mille d'âge et de paysages.

Le vagabond.

Tu n'es rien parmi la foule, tu n'es pas là, rien qu'un ectoplasme, une entité universelle. Tu n'es pas vivant, tu n'es même pas mort, à mi-chemin entre la crève et la pré-naissance, toi, petite pute qui vend son corps à le Solitude. La vie glisse sur ton corps sans te toucher, comme le vent, comme la pluie. Elle semble t'ignorer ou ne pas pouvoir te saisir. Elle n'adhère pas à ta peau terre de sienne. Elle constelle ta chair de gouttes d'ambroisie, et sèche dans l'ombre et la lumière. Un peu le type qui se traîne dans les effluves de son passé, aussi cela qui ne devrait pas être là.

L'ancien, le vieux, dont le nom ne figure sur aucun registre ni acte de naissance, celui qui n'existe pas pour la Société, juste pour lui-même. Un gars comme un autre parmi des millions, très joli, plutôt grand, assez italien. La seule différence ? Tu devrais être mort, mort et enterré. Erreur de la nature. Et tu demeures, avec la certitude que chaque pas que tu fais est un pas volé. Il n'y a pas assez de place sédentaire, pour un vagabond. Après tout, ce n'est jamais chez soi nulle part, un vagabond, et salut ! vis ta vie, camarade ! on se reverra six pieds sous terre après ça. Et encore. Il n'est pas sûr que tu t'y tiennes, à rester sous terre. Ah quoi bon, de toute façon ? Tu ne devrais même pas être là. Ton nom a disparu depuis longtemps dans l'encre qu'a faite couler l'Histoire.

Galeazzo – mort.

Tu n'es qu'un grain de sable dans le désert, une feuille morte ballotée par le vent. Coquille vide qui erre au hasard des rues et des tournants, un peu de paillettes dans l'œil que le vent a vite fait d'emporter. Dans le fond, tu es de ceux qui vivent en attendant la mort. Même si tu sais qu'elle n'arrivera jamais. Ce doit être ça, une existence sans but, une vie vagabonde, dans l'éternelle patience, l'espoir d'un miracle, d'un événement fatal. As-tu toujours été ainsi ? néant, plume, rien, mort ? Je ne crois pas, non. Il fut un temps où tu brillais dans le jeu des miroirs, où tu pensais toujours avoir un but. Comme il est malheureux de constater combien tes illusions étaient dérisoires...

Car après tout, nous ne sommes que poussière dans le vent.


Avec le canon d'un flingue entre les dents, on ne prononce que les voyelles ▬ Ricci Jr9t3k10
© rememberhope

Il y a le bruit.

Une symphonie aqueuse au rythme régulier, mezzo lugubre et déchanté. Ces parasites qui grouillent dans l'oreille, ondes superflues et relatives. Sonate au clair de lune. Un peu de gloire dans chaque note grêle, triste écho d'un nocturne sans couleur. Les parasites se mêlent en ce maelström d'incohérences. Un peu de douceur et de faiblesse, du temps qui s'écoule avec la fluidité d'une rivière.

Il y a les gouttes.

Des étoiles filantes qui glissent sur ton corps sans te toucher. Ces sublimes labels du ciel qui se détachent comme la peinture s'écaille et la poussière est balayée par le vent. C'est la nuit qui pleure, comme un écho à toute la peine de ce monde, une plainte qui résonne dans l'infini.
Il n'y a ni son distinctif, ni couleur, ni odeur. Les sensations se mêlent, se coulent les unes dans les autres, démentes, immuables, disparates. Il y a le noir, seulement le noir, prépondérant, le désespoir glacé, sépulcral, qui filtre des éclairages indirects. Cet océan aplat, si loin. Un horizon sans fin. Le néant.

Tu revois les gouttes – des lucioles déchues qui s'enflamment dans le vent. Un peu plus haut et c'est l'enfer. Admire la façon avec laquelle elles parviennent à réconcilier ciel et terre. Un vent de perles qui court dans les champs de blés exhumés par la boue, couchés par les assauts du vent comme une vague dorée figée dans le plomb de son cercueil. Parmi les parcelles d'eau, de tempête et de poussières, tu demeures la coquille vide éparse et disloquée dont les tissus s'imprègnent d'eau et se gorgent de saletés aqueuses en se vautrant dans les effluves et l'eau croupie du caniveau qui exhale l'atmosphère de miasmes inodores. Ceux-là qui sauront blanchir nos ossements, dans l'ouragan de nos désespoirs et le tourbillon de nos pensées. Un grand cocktail dont les couleurs séparatrices ont fondu dans le fond du verre.

La foudre est un météore, comme la rosée du matin, et c'est cette foudre qui cingle ton visage avec la violence d'une gifle et y lasse les traces de la fonte de ses météores sur ta chair hâlée que transpercent les perles fulgurantes. Cette douleur aiguë et poignante, comme un carillon qui tinte dans le vent, un bel oxymore acide et malvenu, mais tout se vaut devant le Rien universel.

UC




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